Des nouveaux consommateurs en direct de la crise...
Qu'on les appellent survivalistes, compacters, downshifters ou downsizers, ou adeptes de la simplicité volontaire, il s'agit de consommateurs que l'on ne peut pas ignorer en 2008, même s'il s'agit de groupes marginaux en apparence face au mainstream des consommateurs classiques. Toutefois, il est quasi certain que suite à la crise économique structurelle que nous traversons, beaucoup de consommateurs occidentaux adopteront ces nouvelles formes de frugalité par dépit à défaut de conviction idéologique... Qu'on le veuille ou non, dans le monde réel, il y aura moins d'argent en circulation dans les pays occidentaux et plus de fracture, plus d'inégalités. Rajoutons à cela les évolutions chaotiques du prix de pétrole qui fragilisent les gens rejettés à la périphérie des villes et donc plus sensibles aux impacts du coût de l'énergie...
Mouvement des Survivalistes
http://www.visiondurable.com/article-216454-Le-survivalistes-stockent-armes-et-provisions.html
Aux États-Unis, des «survivalistes» se préparent à affronter une crise sans précédent qui résultera de l’épuisement des réserves de pétrole. Ils prônent et appliquent au quotidien l’autosuffisance pour vivre sans pétrole, et stockent des armes pour se défendre…
Selon Associated Press, ces gens croient à la théorie du «pic du pétrole», point de non retour où les réserves de pétrole commenceraient à décliner jusqu’à l’épuisement, et considèrent qu’il est trop tard pour sauver la planète. Ils ne cherchent qu’à se sauver eux-mêmes.
Se préparant à la fin de la société de consommation actuelle, certains «survivalistes» s’installent à la campagne, font une croix sur leurs cartes de crédit, adoptent une alimentation basée sur les produits locaux et retournent à l’utilisation du poêle à bois.
Un couple rencontré par AP aurait planté un verger de 40 arbres, construit une serre avec un système d’irrigation propre et commencé à élever et appris à abattre des poulets et des porcs.
D’ici 2012, ce couple espère être autonome en énergie grâce à des panneaux solaires et produire sa propre viande, lait et légumes. Ils prédisent que «les gens ne seront pas préparés» à ce changement et imaginent des «hordes en maraude».
Stocker des armes pour protéger ses denrées
Des «survivalistes» stockeraient des armes pour se protéger de «hordes affamées non préparées à faire face à la crise», selon AP. «Ils envisagent un avenir où les villes américaines seront pleines de réfugiés affamés et désespérés en quête de nourriture, d’abris et d’eau». Une «survivaliste» interviewée par l’agence de presse croit que «les villes américaines pourraient connaître une montée de la violence dès 2012», alors que les gens commenceront à manquer de ce dont ils ont besoin pour eux-mêmes et leur famille.
Associated Press soutient ne pas savoir combien d’Américains vivent ainsi, mais estime que le mouvement a pris de l’ampleur ces dernières années. La difficulté proviendrait de la discrétion des survivalistes concernant leurs préparatifs. Selon AP, ils craindraient de mettre en danger leur famille en révélant le lieu où ils emmagasinent leurs provisions. Plusieurs d’entre eux auraient refusé de parler à l’Associated Press ou de révéler leurs noms.
Certains survivalistes «pensent que le gouvernement américain réagira à la perte de sécurité énergétique en restreignant les libertés individuelles». D'autres prédisent que «l'État ne sera pas en mesure d'assurer les services de base à la population durant la crise».
Mouvement des Compacters
Les temps changent, Qui sont les « Compacters » ?
Par Estelle Leroy
http://www.place-publique.fr/article2889.html
Mouvement informel, les « Compacters », qui limitent leurs achats de produits neufs, vont peut être devenir un phénomène de masse.
« Il y a quinzaine d’années est apparu le « jour sans achat » (buy nothing day-BND), sorte d’antidote à la folie du shopping, et au consumérisme, qui s’est développé autour de Thanksgiving aux Etats-unis ou des fêtes de fin d’année en Europe. Il y a trois ans à San Francisco, sont nés les « Compacters ». L’idée qui a germé au sein d’un petit groupe d’amis fut de pousser le concept du BND plus loin : pendant un an, ne rien acheter de neuf si ce n’est pour la nourriture, la santé. Pour le reste, priorité à ce qui est usagé, d’occasion que ce soit sur ebay ou sur freecycle.org. ... « Au départ, c’était, témoigne un des fondateurs, Rob Picooto dans un article du San Francisco Chronicle, passer moins de temps à faire des courses, sortir du rituel du shopping ». Au fil du temps, c’est aussi devenu recycler davantage pour contrecarrer les impacts négatifs de la culture consumériste sur l’environnement et la société. Une façon de réagir à la crise mondiale, environnementale et économique, que nous allons traverser, et qui selon ceux qui ont rejoint ce mouvement, a été amenée par ce consumérisme échevelé. D’ailleurs leurs motivations sont assez variées : stopper leur dépendance au shopping, cesser de gaspiller pour protéger l’environnement, échapper à une société trop matérialiste, prôner les valeurs d’échanges, rompre le cercle vicieux du consumérisme et aussi du surendettement, prendre conscience des ressources limitées de la planète ...Certes, on ne peut oublier ceux qui, par nécessité économique, ont adopté une telle démarche depuis des années sans forcément s’inscrire dans un mouvement bien identifié, si ce n’est celui des fins de mois difficiles ! »
La décroissance selon Courrier International
http://www.courrierint.com/article.asp?obj_id=81112
« Vive la décroissance ! Refus de l’hyperconsommation, mode de vie moins polluant... En Australie et en Nouvelle-Zélande, ces idées font école, notamment chez les jeunes. Les adeptes de la décroissance (downshifters ou downsizers) [décélérateurs ou encore ralentisseurs] vivent dans les grandes villes comme dans les petites, mais aussi à la campagne. Ils traversent les générations et les professions, mais la plupart appartiennent aux classes moyennes ou supérieures. Ils parlent de liberté, de redécouverte des plaisirs simples, de bien-être, d’harmonie. Ils savent que moins peut être plus. Peut-être certains sont-ils vos voisins. D’ailleurs, avec la hausse des prix de l’alimentation, le poids de l’énergie dans les budgets et le spectre toujours présent d’un effondrement du marché de l’immobilier, tout le monde pourrait bientôt avoir à s’efforcer de vivre mieux avec moins. »