2020 est un formidable pari sur l'évolution des comportements humains, la façon de vivre ensemble dans l'entreprise, la nature des relations humaines dans l'entreprise, car grosso modo soit nous restons encore dans des organisations pyramidales avec des structures en silo ou soit on est transversal, en coopération mode réseau, en mode projet, avec une moindre importance de la notion de pouvoir (on passerait en mode pure intelligence, avec une dose d’émotionnel, versus cerveau reptilien de type crocodile). 2020 va nous renvoyer sur l'avenir que nous souhaitons et ce futur reste à écrire. En 2009, il est certain que la confiance a temporairement disparu de l'entreprise et que la peur est le driver dominant, donc pas encore l'époque idéale pour généraliser un nouveau design des structures des entreprises. 2020, on pourrait imaginer que l'entreprise soit organisée par le "bas" [horizontal] : exemple, nous n'aurons plus de communication publicitaire à coups de milliards d'euros, mais une communication virale où chaque salarié sera plus impliqué. Appelons cela le « crowdfutur », par exemple. Nous serons dans la communication multimodale/multicanal avec un plus grand nombre d'acteurs dans la partie. Dès l'armée a commencé cette mutation, car même s'il existe toujours un commandement militaire centralisé, il y a un maillage entre les unités qui rend la structure plus réactive. Aujourd'hui une action militaire c'est du quasi temps réel, car l'info est diffusée en temps réel, alors qu'avant il fallait plusieurs jours par les circuits classiques. L'informatique a rendu possible cette interconnectivité. Le soldat est devenu une unité mobile à part entière, et participe différemment à l'action. On peut faire le pari qu'en 2020, il existe plus d'empowerment dans les entreprises, et que l'on considérera le "salarié" [qui sera peut être un intrapreneur ?], comme véritable mènent une unité mobile coopérative, et non un pion interchangeable que l'on bouge sur l'échiquier... Dans ce contexte la texture du système d'information sera totalement différente, selon que nous sommes encore aux pyramides [Mayas ?] ou une organisation de l'entreprise plus organique, cellulaire, polymorphe, transverse, en mouvement ? Aujourd'hui il est clair que nous sommes encore dans une course à la puissance et que peu d'entreprises ont vraiment fait le choix de l'organisation agile, polymorphe. Par ailleurs, 2020 c'est aussi l'hypothèse sur ce que sera notre économie... Il est vraisemblable que nous vivrons toujours dans une économie avec des crises à répétition où il faudra en permanence s'adapter, se remettre en cause toutes les semaines. Si c'est cela, il faudra que le SI soit en version béta permanent et qu'il soit une couche structurante pour accompagner le changement dans l'entreprise, être un guide pour apporter plus de pédagogie, faciliter l'empowerment [genre le salarié passe à l'arsenal pour avoir les meilleurs outils par rapport à ses besoins]. Il est vraisemblable donc que cela sera la fin des systèmes monolithiques, mais un patchwork de systèmes interagissant et intercommunicants. A ce stade, cela pourrait se rapprocher du schéma d'organisation de notre cerveau et de sa topologie. On le voit bien que quelque soit l'issue, il y aura un redispatching des fonctions entre DSI, Dircom, Drh... Et si en 2020, le DSI devenait le catalyseur de l'entreprise et ne soit plus limité au rôle de fonction de support pour surveiller les serveurs ? Il faudra pour cela que d'ici là les préoccupations technologiques de base soient devenues des routines, grâce à plus d'intelligence dans les systèmes, pour enfin à se concentrer sur l'essentiel. Au final, nous renvoie à l'humain, certes une perspective pas forcément futuriste...mais essentielle et paradoxal…
Dans cette histoire l’ultime incertitude, au-delà de l’évolution du comportement des humains, sera aussi le poids de la mondialisation, puisqu’aujourd’hui nous hésitons entre la bataille pour l’abaissement des coûts via la concentration et la dématérialisation, et la quête de proximité, de lien, de sens… Le monétaire versus la quête de sens, de nouvelles valeurs, d’une nouvelle_nouvelle économie…