Pour faire face à l'incertain et l'inexpliqué, l'être humain a dès le départ confié l'explication de l'univers à des divinités invisibles. Cela limite l'anxiété. Ensuite, le « progrès » aidant l'être humain a rationnalisé la vie sociale, en créant des disciplines, des sciences, des compartiments. Tout était under control, puisque le hasard et l'inexplicable était ultra minoritaires. Et puis les sciences ne peuvent pas se tromper !!! Merci Descartes. Dans ce schéma, l'être humain est comme un processeur avec des comportements prévisibles, selon des lois codifiées (or il serait plus logique d'observer comme un anthropologue la façon dont les gens agissent dans le monde réel plutôt que de se référer la façon dont ils devraient réagir)
Dans cette logique, la prospective s'appuie sur ce monde dit modélisable. Or la crise systèmique (départ de feu, 2007 USA) nous a montré l'irrationnalité des agents économiques. D'ailleurs à l'époque de la bulle internet, nous avions déjà eu une bande annonce en l'an 2000 !!! On avait oublié que l'humain est fait de passions, d'émotions, de peurs, de souvenirs, de croyances, d'humeurs, de réminescences etc Chacun de nous avons une signature unique, une façon spécifique de réagir, de prendre des décisions. Dans l'idéal pour faire la prospective de la France, il faudrait agréger 63,75 millions trajectoires individuelles pour bien faire. Aussi quelle mission assigner à la prospective, si l'avenir est imprévisible ? Et si la prospective c'était tout simplement un regard indiscipliné/empathique/aiguisé sur le monde ? Et si la prospective était une force agissante, en supposant que la façon de regarder la réalité peut induire le futur ???
Source d'info complémentaire : Irrationnel, quand tu nous tiens…