Consommateur du 20éme siècle versus Biosphère Intégrale Unique (BIU) ?
Et si le concept de consommateur était une pure invention du 20éme siècle, fruit d'une association d'économistes et de marketeurs ? En découpant l'individu, dans toutes ses composantes : consommation, social, travail, citoyen, familial, religieux, etc on se serait contenté d'isoler le gêne « consommation », facilitant ainsi une rationalisation de la chose... L'acte d'achat devient prévisible, le consommateur peut être classifié (are you a CSP+ ?), les comportements pourraient être anticipés, tout peut être expliqué. Un monde tranquille, modélisé où l'on reproduit des mécanismes microéconomiques issus du monde de l'entreprise. Tout n'est que transaction économique. On oppose ainsi l'économique et le culturel, le pur et l'impur. Soit on consomme, soit on se cultive. On oppose le marchand et le non marchand.
Et si on partait du principe que cette vision de l'individu_consommateur était étriquée, voire périmée ? En fait chacun de nous génére son propre univers, avec des interactions sociales (biosphère unique), ses rituels, sa façon de donner un sens à sa vie au travers de son appartement, de sa façon de s'habiller, de manger ? L'individu se façonne sa propre bulle incluant d'autres gens, ses amis, sa famille, ses animaux de compagnie, ses voisins de palier ou ses commerçants du quartier, ses collègues, etc Pour pouvoir vivre, ses actes d'achat sont teintés indirectement par un souhait de donner du sens, une cohérence à son empreinte de vie, son style unique fruit de ses racines. C'est une construction globale de chacun mais compréhensible uniquement si on englobe la « tribu » de l'individu (tribu au sens large). Tout est acte de communication. Ainsi l'organisation des repas répond à des rituels spécifiques selon que la famille est en configuration restreinte, avec des amis proches, ou telle partie de la famille. Chacun se forge un univers unique. Si un pauvre et un intellectuel frugaliste vont aboutir à des univers ayant des airs de famille, cela ne correspond pas aux mêmes intentions. A noter d'ailleurs, que selon les groupes sociaux (pas dans le sens classification des professions) ou ethniques, ou selon la localisation géographique, ces facteurs pourront influencer la construction de notre bulle. Mais alors est-ce que la pyramide de Maslow qui découpe nos besoins en plusieurs strates est toujours pertinente, si l'on s'orientait vers une vision systémique de l'individu où consommation et culture seraient plus imbriquées ? Et si on arrêtait de saucissonner les gens et mieux prendre en compte leur imaginaire, leurs interactions sociales, leurs rituels issus de plusieurs millénaires d'histoire, etc