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«Réhabiliter le temps long». A l’heure du temps court de la communication politique et des effets d’annonce vite oubliés de Nicolas Sarkozy ou de tel ministre, c’est l’objectif affiché par Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique, qui a présenté ce matin l’exercice de prospective «France 2025».
«Pas un catalogue de mesures ponctuelles»
L’objectif: rassembler, en huit groupes de travail, experts, syndicalistes, parlementaires et entrepreneurs, pour déboucher, d’ici huit mois, sur «un ensemble de scénarios possibles, d’options pour la France, compte tenu de ce que nous savons des grandes tendances et des caractéristiques propres de notre pays», explique Eric Besson.
En clair: pas de formule magique ni de solution miracle. Ni de catalogue de mesure comme le préconisait… le rapport Attali. «Il n’est pas question de tracer une voie unique de propositions, ni même un catalogue de quelques mesures ponctuelles, précise le secrétaire d’Etat d’ouverture, qui préfère parler de «boîte à outils, d’un "GPS de la réforme", avec toutes les routes possibles».
Histoire de se démarquer encore plus clairement du rapport Attali, qui a laissé des traces dans l’opinion comme chez les parlementaires UMP, Eric Besson souligne que «l’objet de notre réflexion n’est pas seulement la croissance (que le rapport Attali visait à «libérer», ndlr), mais bien l’équilibre de notre société, les conditions de son épanouissement». Dernière estocade: «On peut prendre 20 ou 30 experts, on s’enferme pendant quelques mois et on rend un rapport. C’est extrêmement facile à faire....»
Besson, lui, jure de «dialoguer». Changement de méthode donc. Il faudra se «confronter» à différents points de vue. Comme ceux du député apparenté communiste Jean-Pierre Brard, qui est de la partie. Les parlementaires socialistes ont en revanche décliné l’invitation. Invité de marque, Jacques Delors est membre de la commission plénière qui rassemblera les travaux des huit groupes de travail.
Blair l'inspirateur
Pour l’heure, seule une carte d’identité de la France et de ses enjeux est sur la table. Un document de 287 pages, portant le doux nom de «diagnostic stratégique», qui pose plusieurs questions. «L’offre française peut-elle répondre à la demande mondiale?», selon l’exemple donné par Eric Besson. Le document constate ainsi que «la France manque de grosse PME». Ou encore que la France est «le pays le plus fécond d’Europe» grâce à «une politique familiale généreuse et efficace», représentant «3,8% du PIB» (ce qui est trop, à en croire le couac du gouvernement sur la carte famille nombreuse), mais doit faire face au «vieillissement démographique» qui «contribue à la hausse globale des dépenses publiques».
Rien de très nouveau. Mais pour Besson, il convient d’abord d’établir «un diagnostique partagé». L’objectif général est tout de même clair: «adapter notre pays à la mondialisation. L’adaptation n’est pas mécaniquement un sacrifice. On peut combiner compétitivité forte et protection économique et sociale», croit Eric Besson.
S’il assure que la commission «n’a pas en tête un catalogue de réformes déjà prêt», un indice donne peut-être une idée des futures conclusions: «France 2025» est directement inspiré de ce qu’a fait Tony Blair au Royaume-Uni, reconnaît Eric Besson. «Nicolas Sarkozy a été marqué par les outils dont Tony Blair s’est doté». L’ex-socialiste glisse au passage que la RGPP (révision générale des politiques publiques) s’inspire elle «du Canada». Et Eric Besson de citer Tony Blair: «La mondialisation est un risque pour ceux qui sont immobiles.» Pour des conclusions et pistes plus concrètes, rendez-vous dans huit mois.
L’objectif: rassembler, en huit groupes de travail, experts, syndicalistes, parlementaires et entrepreneurs, pour déboucher, d’ici huit mois, sur «un ensemble de scénarios possibles, d’options pour la France, compte tenu de ce que nous savons des grandes tendances et des caractéristiques propres de notre pays», explique Eric Besson.
En clair: pas de formule magique ni de solution miracle. Ni de catalogue de mesure comme le préconisait… le rapport Attali. «Il n’est pas question de tracer une voie unique de propositions, ni même un catalogue de quelques mesures ponctuelles, précise le secrétaire d’Etat d’ouverture, qui préfère parler de «boîte à outils, d’un "GPS de la réforme", avec toutes les routes possibles».
Histoire de se démarquer encore plus clairement du rapport Attali, qui a laissé des traces dans l’opinion comme chez les parlementaires UMP, Eric Besson souligne que «l’objet de notre réflexion n’est pas seulement la croissance (que le rapport Attali visait à «libérer», ndlr), mais bien l’équilibre de notre société, les conditions de son épanouissement». Dernière estocade: «On peut prendre 20 ou 30 experts, on s’enferme pendant quelques mois et on rend un rapport. C’est extrêmement facile à faire....»
Besson, lui, jure de «dialoguer». Changement de méthode donc. Il faudra se «confronter» à différents points de vue. Comme ceux du député apparenté communiste Jean-Pierre Brard, qui est de la partie. Les parlementaires socialistes ont en revanche décliné l’invitation. Invité de marque, Jacques Delors est membre de la commission plénière qui rassemblera les travaux des huit groupes de travail.
Blair l'inspirateur
Pour l’heure, seule une carte d’identité de la France et de ses enjeux est sur la table. Un document de 287 pages, portant le doux nom de «diagnostic stratégique», qui pose plusieurs questions. «L’offre française peut-elle répondre à la demande mondiale?», selon l’exemple donné par Eric Besson. Le document constate ainsi que «la France manque de grosse PME». Ou encore que la France est «le pays le plus fécond d’Europe» grâce à «une politique familiale généreuse et efficace», représentant «3,8% du PIB» (ce qui est trop, à en croire le couac du gouvernement sur la carte famille nombreuse), mais doit faire face au «vieillissement démographique» qui «contribue à la hausse globale des dépenses publiques».
Rien de très nouveau. Mais pour Besson, il convient d’abord d’établir «un diagnostique partagé». L’objectif général est tout de même clair: «adapter notre pays à la mondialisation. L’adaptation n’est pas mécaniquement un sacrifice. On peut combiner compétitivité forte et protection économique et sociale», croit Eric Besson.
S’il assure que la commission «n’a pas en tête un catalogue de réformes déjà prêt», un indice donne peut-être une idée des futures conclusions: «France 2025» est directement inspiré de ce qu’a fait Tony Blair au Royaume-Uni, reconnaît Eric Besson. «Nicolas Sarkozy a été marqué par les outils dont Tony Blair s’est doté». L’ex-socialiste glisse au passage que la RGPP (révision générale des politiques publiques) s’inspire elle «du Canada». Et Eric Besson de citer Tony Blair: «La mondialisation est un risque pour ceux qui sont immobiles.» Pour des conclusions et pistes plus concrètes, rendez-vous dans huit mois.
Article paru dans Libération