UNE NOUVELLE PEUR COLLECTIVE
A l’échelle globale de la planète, le rapport à l’environnement est multiple et contradictoire. Il est particulièrement non homogène en se fondant sur un mélange de constats objectifs (découvertes, statistiques, prévisions) ainsi que sur des peurs collectives savamment entretenues dans les pays occidentaux.
Sur le fond, la problématique de la dépréciation inéluctable de l’environnement résulte d’un modèle social et économique occidental fondé sur la croissance permanente. Celui-ci privilégie la mondialisation des échanges et l’extension des marchés poussant ainsi les entreprises à produire, vendre, exporter, importer, en prélevant toujours plus sur les ressources de la planète, tout en assurant parallèlement aux ménages des revenus suffisants pour leur permettre d’accéder à un niveau de vie suffisant.
En cela la recherche compulsive du bien-être, du confort, de la sécurité et de la qualité de vie, s’oppose directement à l’esprit écologue qui devrait, au contraire, se satisfaire a minima des ressources naturelles. Perdre tout cet acquis est donc inenvisageable même pour des raisons environnementales sérieuses sachant que le monde est ainsi fait qu’il préfère continuer à avancer et à profiter toujours et encore des ressources disponibles, alors même que cela risque de le conduire à sa perte. Aussi, la vraie peur environnementale n’est pas dans le spectre des conséquences naturelles issues du changement climatique mais dans la perte collective et surtout individuelle des acquis de la modernité.
DES SCÉNARIOS CATASTROPHES
En limitant l’analyse des faits à la surenchère alarmiste et aux scénarios négatifs via les grandes incantations collectives, les statistiques effroyables et les comportements écolos «proprounets», nous tombons une fois de plus dans la même erreur de raisonnement nous enfermant dans des schémas projectifs à portée négative, fermée, normative et/ou dogmatique, intellectuellement très confortables. Pourtant de tout temps, l’homme est incapable de projections précises sur le futur et il continue pourtant à jouer au futurologue comme dans les années 60 où l’on prévoyait déjà en 2000 un monde sur Mars avec plein de robots !
Il ne suffit pas que les occidentaux s’inquiètent de la fonte des glaces polaires, de l’effet de serre et du niveau de C02, sachant que bien d’autres problèmes beaucoup plus importants menacent directement l’humanité. La solution n’est pas non plus dans le fait que les projecteurs médiatiques braquent leurs faisceaux manichéistes sur les malheurs du monde pour redécouvrir une réalité longtemps plongée dans l’ombre et frappant, depuis des lustres, de nombreuses populations et contrées dans l’insouciance occidentale : épidémies, pollution, manque d’eau, sécheresse, inondations, cyclones, incendies, tremblements de terre, séismes, pauvreté… Tous les spécialistes sont d’ailleurs unanimes pour dire qu’il est déjà trop tard pour éviter les effets inertiels du réchauffement planétaire dans les prochaines décennies, voire sur plusieurs siècles. Un phénomène déjà prévu en 1827 par J.B Fournier et confirmé en 1895 par le chimiste suédois S. Arrhénius.
Parmi les alarmistes, Jacques Attali, pour qui la mutation climatique devrait avoir 3 conséquences gigantesques:
- Des pénuries agricoles massives considérant que dans 10 ans les habitants des pays du sud mangeront 25% de plus de volailles, 30% de plus de bœuf et 50% de plus de porc qu’aujourd’hui obligeant à produire 2 fois plus de blé.
- Des pénuries d’eau potable avec conflits armés en raison de la croissance des besoins de l’agriculture, d’une urbanisation croissante et de l’augmentation de la température.
- Des pénuries de matières premières et d’énergie compte tenu des besoins dispendieux de la Chine et de l’Inde dans le cadre d’une faible efficacité énergétique aujourd’hui égale à 1/3 de celle des Etats-Unis et à 1/5e de celle du Japon.
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