Prospective, prospectives vu sur http://www.e-dito.com/prospective-01.asp | |
e-dito et le Bureau d’Etudes Gatard et Associés ouvrent ici une escale prospective. Une escale prospective? Un point de convergences, un lieu de rencontres et un carrefour. C’est aussi un lieu de passages et le point de départ d’excursions vers ce qui peut nous arriver de meilleur… ou de pire. L'ESCALE prospective d’e-dito est fondé sur quelques idées simples : La prospective est dans l’air du temps. Ce n’est pas un effet de mode, c’est un effet de nécessité. 1. Parce que les medias (au sens le plus large de toutes les informations qui arrivent à nous) informent et nous conforment – quoiqu’on en ait – à un certain ordre annoncé du monde, nous nous ajustons à ces perspectives. L’abondance d’informations, de visions, de points de vue apparaît un peu chaotique. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle mais autant avoir à disposition un GPS sociétal en état de marche. Ce que nous donnent les études qualitatives que nous menons tous les jours. 2. De nouvelles images des choses, des perspectives en continuité ou en rupture, en prolongement ou en décalage des courbes, diffusent dans le corps social. Ces images constituent les nouveaux horizons utopiques et sont présentées à tous comme susceptibles d’advenir. Le futur est d’abord un récit d’aujourd’hui, ancré dans notre histoire. Le futur nous doit tout. 3. A un autre niveau, les classes sociales les plus favorisées, dupliquées à l’infini des papiers glacés et des sites Internet tendances, créent une dynamique du désir et de l’aspiration qui légitime un mimétisme intense. Les mises en scène « people » les plus ostentatoires, le dévoilement spectaculaire et permanent, les révélations, les scoops sont des moteurs puissants de la fantasmatique sociale. L’enjeu pour beaucoup est de savoir si on va en être ou pas… La fracture sociétale se porte comme un charme. Qui peut encore croire qu’un mythe est une fable ou qu’un fantasme est une vue de l’esprit. La grande fracture fantasmatique est une des horizons indépassables de notre avenir. Il y a là un vaste paradigme: riche/pauvre (en argent, en motivation, en désir d'indépendance, en capacité d'indépendance), puissant/misérable, branché/suiveur, / culture upstream , mainstream et culture underground. Conformismes, non conformismes, on/off. Comment écrire quoi que ce soit sans prendre en compte cet absolu de la société ? Etre maître de soi vs être esclave des images proposées par les médias ? 4. Quand chacun est soumis, subjugué, asservi à cet autre horizon – plus nouveau, lui, par contre – qu’est l’accumulation des connaissances, sa diffusion planétaire, quand "les médias s'intéressent à tout" , la question se pose : la connaissance du monde est-elle une connaissance de soi ? L'abondance, le polymorphisme des informations changent-ils la donne? Les medias avaient un rôle de trieur de l'information, d'organisateur. Aujourd’hui: inversion du flux - on va picorer, sélectionner, trier soi-même... pour justement se construire soi-même d'une façon indépendante. Bricolage de ses propres mythes, réinvention plus libre de soi ? Ce qui renvoie au fait qu’il faut dépenser de l'énergie pour être soi-même. Dans le grand tout et le n'importe quoi ? Est-ce de l'ordre de la cacophonie (qui rendrait à la limite illisible le discours des médias)? Ou est-ce une nouvelle grammaire de l'information dont les règles sont en train de s'élaborer? 5. Etre aujourd'hui obligé d'avoir une "vie publique" fait qu’on est amené d'avoir une sorte de marketing de soi si on veut rester dans la boucle sociale... Quel angle d’attaque pour parler des temps qui viennent ? Voici quelques pistes : Dans ce « roman chorale » du monde à venir notre partition sera celle des prochains scénarios de l’art des choses simples… à suivre donc Christian Gatard |