L'entreprise 2.0 doit défendre au moins une CAUSE sociétale pour survivre
En 2015, 80% des PME françaises défendront au moins une ou plusieurs causes
Les grandes entreprises les plus innovatrices savent qu'elles doivent être citoyennes, s'engager dans des projets socio-économiques. Cela peut être s'engager à lutter contre l'illettrisme, favoriser l'égalité des chances, aider des projets sur la santé, lutter contre le handicap, rénover des bâtiments, donner un coup de pouce à des artistes, améliorer la protection de ressources naturelles, etc. Cela peut être aussi la mise en place de plate formes pour propulser des projets.
Cela peut prendre la forme d'une fondation, d'un acte philanthropique d'un chef d'entreprise, d'une opération de mécénat, d'un partenariat, d'une plate-forme pour connecter des acteurs locaux, ou tout simplement du temps donné à des salariés pour s'engager dans la société civile, contribuer à changer le monde...
En effet, le monde n'est pas encore peuplé d'entrepreneurs sociaux et en attendant, un esprit attentif aura déjà identifié de multiples initiatives dans de nombreux secteurs d'activités. Certes il s'agit de signaux encore faibles. Il y a toujours les opérations spectaculaires menées par Danone, EDF, Pernod Ricard, etc mais il y a aussi des choses aussi efficientes au niveau local.
Toutefois, nous allons vers un monde où il faut créer plus de valeur avec moins de tout, un « monde fragmenté » où l'enjeu c'est de redonner du sens et de réinventer des liens. Nul ne peut être une île en 2008, et il faut apprendre à faire converger les énergies entreprises, secteur public, organismes locaux, artistes, associations, etc. Il faut que nous apprenions à travailler en mode coopératif avec des acteurs de tout bord, même s'il s'agit de coopérations à basse densité, avec des durées limitées dans le temps. L'entreprise doit devenir perméable et gommer ses frontières entre externe et interne. Elle doit fonctionner en raisonnant systématique. Il peut être intéressant ainsi de mener des opérations de mécénat ou de solidarité dans certains pays, car cela fluidifie à terme nos relations.
Aujourd'hui, nous sommes à un carrefour où coexistent des formules d'opérations initiées directement par des patrons, car cela correspond à leur vision du monde, et à côté nous avons un courant plus intellectuel de l'entreprise socialement responsable, avec plus de solidarité, plus d'engagements, plus de développement durable, etc.
Selon l'origine de la motivation, certains seront plus sensibles à l'aspect narcissique (faire quelque chose qui valorise mon ego), d'autres vont chercher une optimisation fiscale et/ou financière, alors qu'il peut y avoir des cas où cela fait partie des valeurs de l'entreprise et de sa stratégie.
Une entreprise qui ne se sera emparée d'aucune cause dans les 3/5 ans à venir va avoir du soucis à se faire, car cela signifie qu'elle ne dégage pas d'image. S'il est facile pour un Dir com flambeur d'arroser des agences pour avoir des 4 par 3 partout en France, il semble que ce raisonnement sera de moins en moins efficace. Le public, les salariés, les consommateurs, les investisseurs, veulent avoir affaire à des entreprises qui s'engagent, même si parfois la frontière entre la défense d'une cause et le lobbying ou le marketing est un peu floue !!! Cela fera partie intégrante de la marque, du capital immatériel de l'entreprise.
Toutefois pour mener ces nouveaux chantiers transversaux il manque aujourd'hui des gens qui savent interconnecter les opérateurs possibles autour d'un projet. Pas facile de mettre autour de la table une entreprise, une organisation professionnelle, une collectivité publique, des financiers, des organismes divers et variés. Il s'agit de métiers à inventer, avec principalement des opérations locales (dans le sens, géographique). Mettre en place des plate formes où il y a une grosse diversité culturelle des acteurs n'est pas facile non plus.
En ce sens, les nouveaux comportements générés par le monde 2.0 (usages + coopératifs) devrait beaucoup nous aider, mais l'atout principal sera l'arrivée de la génération Y, qui aura dépassé largement nos hésitations, contradictions ou reliquats de vieux schémas de pensée !!!
Cependant, la difficulté principale est d'ordre sémantique, car pour des raisons idéologiques ou de simplification, les français ont spécialisé dans des catégories précises le mécénat, les partenariats, la contribution au développement durable, la solidarité, etc On s'enferme dans des mots valise, alors qu'au final c'est comment l'entreprise souhaite s'engager dans l'évolution du monde dans un mode qui s'intègre dans un modèle économique 2.0 gagnant/gagnant à moyen terme.
Peut être la solution serait d'oublier ces mots, et simplement choisir une cause porteuse de sens et d'espoir qui a une résonance pour l'entreprise !!! Appelons cela la prospective_action ascendante. Il va nous falloir d'urgence à réapprendre à créer des ponts entre les individus et générer des biosphères même éphémères où la confiance serait la règle d'or.