Le Don de soi 2.0 bientôt tendance en 2009
Si notre cerveau limbique nous prédestine à la sociabilité et l’altruisme, en cas de crise c’est le cerveau reptilien qui reprend les manettes pour assurer la survie. Nous le constatons autour de nous, les réflexes de solidarité ont disparu car c’est un monde où l’égoïsme a pris des proportions monstrueuses. On est au royaume de l’Ultra Ego. La philanthropie fait souvent un tour par la case narcissique [du mécène] avant de faire le bien. Dans ce paysage de western, l’économie fait [ou faisait ?] figure de territoire sauvage pour les aventuriers et ce qui relevait du non marchand [don, solidarité, générosité, partage, etc] un univers YIN puisqu’il s’agit d’aller au devant des plus démunis [ceux qui n’arrivent pas à marcher sans béquille]. Dans cet imaginaire inconscient, on peut être en pleine schizophrénie : avoir des comportements impitoyables à titre individuel à l’égard de démunis, de gens en difficultés mais avoir une fascination pour sœur Teresa… Aujourd’hui alors que nous affrontons une période de turbulences sans précédent, il est plus que jamais nécessaire de reconstruire des nouvelles formes de solidarités au sein de communautés. Ce n’est pas pour rien que les pingouins forment des groupes sur les banquises. Parions que l’égoïsme intelligent [individuel] peut fonctionner dans ce type de boucle, où l’on raisonne pour l’intérêt global du collectif. Les bénéfices de la communauté sont réservés aux membres, donc stimulation. Ces mécanismes de solidarité ont toujours existé dans les groupes sociaux minoritaires qui devaient assurer leur développement. En 2009, on constate l’explosion du communautarisme grâce au 2.0. Cela peut concerner aussi bien des individus ou des entreprises qui créent des liens, des bulles de confiance pour les membres ou friends selon le contexte ! Avec la love money, c'est-à-dire l’argent de proximité chacun reconstitue un circuit pour des dons ou des prêts. C’est une version du micro crédit déjà pratiquée depuis longtemps en Asie, en Inde ou en Afrique mais revisitée avec de nouveaux outils. Dans le même état d’esprit, il y a des plate formes sur internet qui permettent de relier des gens qui ont envie de donner de leur temps et d’autres personnes qui veulent monter des projets, défendre des causes. Il s’agit de places où l’on reconnecte les énergies disponibles entre des individus partageant des valeurs identiques.
Idem, au niveau de territoires on voit poindre des initiatives civilisationnelles où l’on rassemble des intérêts particuliers et globaux, avec un bénéfice pour tous les acteurs. Des valeurs vertueuses permettent de donner vie à la socio économie !
L’enjeu de ces prochaines années est donc d’inventer des écosystèmes où le don, la générosité, le don de soi, serait compatible avec l’égoïsme, c’est à dire des bulles où l’altruisme pourrait s’exprimer librement et où le cerveau reptilien pourrait être désactivé…
La génération G [comme générosité] pourrait nous aider à ouvrir le chemin en nous familiarisant avec l’équation Kindness = Pleasure, et peut être restaurer des comportements de sociabilité surtout et même en période de pénurie et d’insécurité. Les digital natives vont également disséminer de nouveaux comportements, car ils ont une culture numérique où les affinités et les coopérations sont le mode natif. Ils savent être en communauté de partage et n’ont pas le réflexe de la défiance malheureusement courant.
Les plus avancés pourront s’inspirer des enseignements de l’Asie pour une vue systémique permettant de modifier son rapport au monde.
En clair, il y a des signaux faibles indiquant que le don de soi ou le don, pourraient devenir tendance en 2009, mais revisitée dans des systèmes communautaires compatibles avec des formes plus ou moins intenses d’égoïsme individuel [selon les générations] !!!
René Duringer